Tourisme responsable : le point sur les labels

Les labels touristiques

Tourisme durable, tourisme vert, écotourisme, voyage responsable ou éthique… derrière ces termes, la notion d’une volonté de voyager et découvrir un pays ou une région différemment : en ayant le moins d’impact possible sur l’environnement mais aussi en ayant un effet bénéfique sur l’économie locale. 

Accompagnant cette tendance de fond, à la manière du “bio”, plusieurs logos et visuels se sont imposés dans le paysage, illustrant les chartes, labels et certifications qui viennent souligner ou garantir les efforts de certains acteurs en ce domaine. Mais près de 200 labels touristiques existent dans le monde… difficile donc pour le voyageur de s’y retrouver parmi un panel de logos aux couleurs « green ».

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Charte, label et certification, des niveaux d’exigence contrastés

Souvent point de départ indispensable vers une démarche de tourisme responsable, la Charte est un document qui décrit un certain nombre d’engagements. Elle permet à l’émetteur ainsi qu’à l’ensemble de ses partenaires signataires de faire un point de situation, de poser un cadre et de décrire les points que chacun se promet de respecter. Une Charte permet de communiquer auprès des voyageurs et de les sensibiliser sur le sujet du tourisme responsable : gestion des déchets, respect des zones naturelles, utilisation de produits locaux… Plus attentifs, ces derniers sont sensibilisés et aptes à faire remonter les anomalies constatées. Si elle est un outil facile à mettre en place, malheureusement la Charte n’est souvent pas suffisante pour attester de l’honnêteté de celui qui la rédige ou de ses signataires. Elle peut facilement être utilisé pour faire du greenwashing…

Dans le domaine du Tourisme d’aventure, la Charte Éthique du Voyageur, initiée en 1996 par le Tour Opérateur Atalante, a permis non seulement de sensibiliser les voyageurs à leur impact dans les pays visités, mais elle a permis de lancer un formidable mouvement dans la profession. Celle-ci s’est structurée au fil des années autour d’une association et d’un label reconnu.

Un label ou un écolabel a davantage de « valeur » qu’une charte, car il est décerné par un organisme tiers, public ou privé. Ce dernier vérifie si tous les critères propres au label sont bien remplis, d’abord sur dossier, puis par un audit annuel sur place.

Au niveau international les principaux labels du secteur du tourisme sont Green GlobeEarth CheckTravel life et Ecolabel pour l’Europe. Pour ces 4 labels, les principaux points audités sont la gestion des déchets, les dépenses énergétiques, la gestion de l’eau, la non utilisation de produits toxiques, mais aussi l’engagement auprès des acteurs locaux. Pour 2 d’entre d’eux, la labellisation est délivrée par l’organisme certificateur indépendant AFNOR, gage de neutralité et référence dans le domaine des certifications et normes.

Délivré par AFNOR Certification
+ 50 hébergements français labellisés

Délivré par AFNOR Certification 22 critères obligatoires (45 critères optionnels)

Ce label exigeant inclus aussi des critères relatifs aux droits de l’homme, pratiques dans le travail et éthique dans les affaires.

La référence mondiale de certification dans le domaine du tourisme.

En France, le label Agir pour un Tourisme Responsable, a été créé en 2004 par plusieurs opérateurs de voyages d’aventure pour défendre un tourisme à visage humain, harmoniser conditions de travail des équipes locales, préserver les sites naturels et patrimoniaux. L’ATES, regroupant quant à lui les acteurs du tourisme équitable et solidaire, a créé le label Tourisme Équitable® afin d’amener aux voyageurs une information fiable, des garanties quant aux pratiques des voyagistes. Depuis 2020, le label est aussi ouvert aux structures d’accueil touristique en France.

Historiquement, 1er label chez les voyagistes, il est aujourd’hui contrôlé par Ecocert

Un référentiel rigoureux portant sur 58 critères, une évaluation menée par TERO, bureau d’étude expert en Commerce Équitable.

Se faire labelliser est une démarche exigeante qui demande de l’investissement en temps. Elle implique de fournir indicateurs et preuves pour chaque critère, d’installer des procédures et quantifier très concrètement les actions mises en place, de réaliser des correctifs et de fixer des objectifs à atteindre.

Le label Flocon Vert évalue les stations de montagne engagées vers un Tourisme Responsable sur les critères : ressources en eau, mobilité, biodiversité, éducation, accessibilité, conditions de travail…

Pavillon Bleu garantit une bonne qualité environnementale sur les littoraux, plages et port de plaisances : tri des déchets, qualité des eaux de baignades, sensibilisation à l’environnement…

Le label Clé Verte est destinée aux hébergements touristiques. La grille de critères, contient une centaine d’item dans tous les domaines de la gestion touristique durable.

Label interne au réseau des hébergements Gîte de France. Écogîte permet de reconnaître hébergements respectant des critères environnementaux strictes : gestion des énergies et de l’eau, usage de matériaux naturels, respect des paysages…

Une démarche de labellisation est un gros morceau. Plusieurs mois sont nécessaires avant son obtention. Certaines labellisations sont doublées d’une certification par un organisme indépendant, qui demande une rigueur et une exigence encore plus élevées. La labellisation a également un coût , elle doit de plus être réactualisée chaque année ou tous les 2 ans.

Labellisation, parcours du combattant pour les petites structures

Si la labellisation est un programme rentable et complet pour les grosses entreprises qui, au bout du compte, réalisent des économies (par exemple les chaînes hôtelières), elle est difficilement accessible à de petites structures. Au quotidien, quand on est « les mains dans la farine », on a peu de temps à consacrer à de lourdes démarches et pas forcément les reins assez solides pour en absorber le coût.

La Belle Verte est un magnifique écolodge situé en Bretagne. Hélène sa propriétaire nous témoigne son expérience par rapport à 2 labels de Tourisme durable.

Pourquoi avez-vous choisi de vous faire labelliser ?
« Le but premier était de pouvoir avoir une reconnaissance auprès des institutionnels. C’est la seule façon de prouver que l’on a une vraie démarche écoresponsable. Le grand public lui ne connaît pas très bien ces labels, mais entre 2 hébergements équivalents, la balance va sans doute plus pencher vers celui qui peut apporter la preuve de son engagement. »

Quel label avez-vous choisi ?
« J’ai d’abord choisi le label Clef Verte mais je l’ai assez vite arrêté car j’ai trouvé que le dossier était léger et qu’il était assez facile à obtenir. Je me suis ensuite tournée vers l’Ecolabel européen qui est beaucoup plus exigeant. »

Quel investissement en temps et en argent pour se faire labelliser ?
« L’obtention de l’Ecolabel européen m’a demandé environ 150 heures de travail. Aujourd’hui, j’en suis à la phase de renouvellement et cela me demanderait encore une cinquantaine d’heures. Je n’ai pas ce temps et il me faudrait pouvoir rémunérer quelqu’un pour le faire à ma place. L’investissement financier est également important, entre le dossier de création et le renouvellement, il faut compter 2000 euros. C’est une somme importante pour une petite structure que tout le monde ne peut pas mettre.

J’ai donc choisi de me tourner vers l‘affichage environnemental, qui permet d’attribuer une note note A, B, C, D ou E en fonction de son implication environnementale. La démarche est normée et chapeautée par l’ADEME mais beaucoup moins énergivore et coûteuse. »

L’affichage environnemental permet aux entreprises de calculer les notes environnementales de leurs produits ou services.

Des démarches de tourisme responsable exemplaires et pourtant sans label

Si la labellisation est une démarche louable qui permet de faire progresser tout un pan du secteur touristique, attention toutefois de ne pas mettre en marge des acteurs qui sont, par essence, dans une démarche écotouristique depuis fort longtemps, et de fait sont en avance sur bien des entreprises labellisées. Illustration avec un acteur exemplaire :

En Indonésie, le Rimba Ecolodge, situé sur la côte Ouest de Sumatra, est un hébergement écologique proposant aux voyageurs une immersion dans la forêt tropicale, tout en profitant des magnifiques plages de sable blanc au bord de l’océan Indien. L’association Rimba qui s’appuie sur l’ecolodge, est quant à elle hyper-active et mène plusieurs actions de préservation de l’environnement : acquisition et protection de parcelles de forêt, conservation du milieu marin et des zones de ponte des tortues, construction de nids artificiels pour les calaos, valorisation et recyclage des plastiques, éducation à l’environnement dans les villages voisins… Les revenus de l’écolodge profitent aux populations locales de multiples façons : emplois, produits locaux, aide à la scolarisation des enfants… la boucle est vertueuse !

Fika Voyages a ainsi choisi de s’appuyer sur un réseau de partenaires écotouristiques fiables, qui ne sont pas forcément labellisés mais qui ont fait preuve de leur implication. Des partenaires investis dans la préservation des milieux naturels, engagés localement, proposant des activités à faible impact, avec des personnels sensibilisés aux enjeux climatiques…
En tant qu’opérateur engagé proposant des voyages responsables, Ahimsa Voyages a choisi de rejoindre l’association Agir pour un Tourisme Responsable en vue d’entrer dans le processus de labellisation !

Découvrir :
Notre voyage à Sumatra passant par l’écolodge Rimba : Sumatra grandeur nature

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