Peut-on encore voyager sans polluer ? Quid de la contribution carbone ?
Qu'en est-il des voyages ?
Le tourisme fait partie des grands accusés des maux du climat : il est responsable de 8% des émissions mondiales de gaz à effets de serre. Avec un nombre de voyageurs ayant doublé en 20 ans, passant de 700 millions (en 2000) à 1,4 milliard, le secteur présente des chiffres de croissance vertigineux. Parmi les statistiques, l’avion se taille une belle quote-part avec 5% des GES (Gaz à effets de serre) liés au transport touristique.
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Urgence climatique
Alors que les aléas climatiques s’intensifient, les plus grands spécialistes mondiaux du climat s’accordent pour dire qu’il y a urgence à réduire les émissions de carbone (CO2) de 45 % par rapport au niveau de 2010. Ceci permettrait de contenir les hausses de température à +1,5 °C au-dessus de la normale, seuil au-delà duquel on court à la catastrophe avec des effets irrémédiables : fonte des glaciers, des calottes glaciaires, disparition des espèces, fonte du permafrost, montées des eaux etc.
Notre planète n’est en effet plus en mesure, via ses puits de carbone, d’absorber les surplus générés par les activités humaines. Les gaz à effet de serre (que l’on réduit schématiquement au dioxyde de carbone ou CO2) se concentrent dans l’atmosphère, empêchant la terre de se refroidir.
Au niveau individuel, l’effort à fournir demanderait de réduire ses émissions par 4 (un français relâcherait entre 9 et 10 tonnes de CO2 par an) pour arriver à un niveau soutenable de 2 tonnes de CO2 émis par personne annuellement.
Quelques indicateurs marquants montrent que l’on explose vite les compteurs en prenant l’avion (sources : hellocarbo.com)
- Un vol long courrier Paris-Bangkok 1,683 tco2/passager
- Un vol long courrier Paris-New-York 1,021tco2/passager
- Un vol moyen courrier : Paris > Athènes 0,4 tco2/passager
La nouvelle n’est donc pas très bonne pour tous les accros de voyages longue distance où l’on ne peut se passer de l’avion pour arriver à destination.
La compensation carbone, solution miracle ?
Pendant de nombreuses années, les grandes entreprises et les États ont utilisé des mécanismes de « compensation carbone », système d’ailleurs repris par les compagnies aériennes et certaines entreprises du tourisme. L’idée étant qu’en finançant un projet écoresponsable à la hauteur de sa propre dépense en carbone, on obtient une équation neutre : notre pollution ponctuelle serait totalement compensée par une action bénéfique pour le climat (prenant par exemple la forme de reforestation, de plantations de mangrove, d’amélioration d’habitats… ).
Le terme de compensation associé à celui de neutralité carbone, laisse à penser qu’il n’y a donc plus de problème. J’ai voyagé, j’ai pollué mais j’ai compensé, donc tout va bien dans le meilleur des mondes. Or le carbone libéré se retrouve bien dans l’atmosphère et la forêt financée va elle mettre des dizaines d’années pour en stocker une petite partie (l’absorption du carbone est complexe, il prend non seulement des années mais dépend aussi du type de forêt et de nombreux autres facteurs).
En continuant à émettre du carbone maintenant, on continue, quoiqu’on fasse, à augmenter sa concentration dans l’atmosphère et à accentuer les effets sur le réchauffement.
L’équation voyager = polluer reste donc vraie !
Contribuer mais surtout réduire
Vue l’urgence et l’ampleur du problème (objectif -45% !) il faut donc passer à la vitesse supérieure et changer de paradigme. Continuer à investir dans des projets qui favorisent le stockage futur du carbone est une bonne chose, mais il faut faire le focus sur la réduction du CO2 émis, tant au niveau global qu’au niveau individuel.
Pour le voyageur, réduire ses émissions c’est voyager différemment, changer de rythme, s’ouvrir à d’autres pratiques privilégiant les déplacements doux, repenser ses besoins et ses envies, se questionner.
La compensation carbone doit être pensée plutôt comme une « contribution climat » qui serait une partie seulement de la solution. Bien orientée, la contribution carbone ou climat, peut soutenir des projets aboutissant à moins de carbone émis dans plusieurs régions du globe :
– dans les régions rurales du Vietnam, en finançant l’utilisation de biogaz (une énergie propre !) en remplacement des modes de cuisson traditionnels, on évite qu’un demi-million de tonnes de CO2 ne rentre dans l’atmosphère. Double effet, l’utilisation du bois est évitée et on préserve donc les forêts locales (qui poursuivent ainsi leur rôle de puits de carbone).
– au Pérou, en soutenant l’installation de cuisinières améliorées grâce à une chambre de combustion, on permet à 150 000 familles de vivre dans de meilleures conditions sanitaires tout en économisant l’émission de près de 2 millions de tonnes d’équivalent CO2. La pression sur la forêt s’en trouve diminuée, contribuant au maintien de la biodiversité.
Le sujet du réchauffement et du dérèglement du climat est aujourd’hui dans tous les médias et dans l’esprit de nombreux voyageurs. La pandémie actuelle s’est chargée de nous rappeler notre lien indéfectible à la nature et le poids de nos actes dans le grand chamboulement climatique mondial. Confinés, nous avons pris la mesure de notre besoin de contact avec le vivant, privés de voyager, nous apprenons à conscientiser nos déplacements et leur impact. Repenser sa façon de voyager n’est plus option, c’est une nécessité : voyager plus près, découvrir des pépites à 2 pas de chez soi, parcourir l’Europe en train, envisager des voyages lointains seulement tous les 2 à 3 ans avec des durées plus longues… C’est dans cet esprit que nous avons créé Fika !
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